Prima Donna, Norbert Hardy


Télécharger
Garage Newsletter septembre 2014-16.pdf
Document Adobe Acrobat 640.8 KB

     Norbert Hardy n'est pas un photographe. Le fait qu'il utilise des appareils de prise de vue et du film, qu'il inscrive des images sur des supports et qu'il les expose n'est somme toute qu'un accident de son histoire, une contrainte technique contingente et accessoire.
     Il n'est pas non plus un passionné d'image. Ce serait encore trop peu dire. L'image, pour Norbert, est une façon d'être plus qu'une pratique. L'activité concrète consistant à produire des photographies, qu'il l'exerce ou non, ne change rien au fait que c'est bien ce monde pictural qu'il habite, beaucoup plus que celui des gens ou des choses. Bien sûr, les pellicules et les plaques de verre, les révélateurs et les produits de virages, le papier et les cadres n'ont guère de secret pour lui. Ce sont de vieux amis qu'il s'est habitué à fréquenter et pour qui il nourrit une immense tendresse. Et évidemment, les expositions, les livres de photographie et les tirages occupent une place tout aussi prépondérante dans son univers. Il faut bien que les images se sédimentent quelque part, et qu'elles quittent le monde du rêve pour commencer une vie matérielle et se donner à voir.
     Et aussi les maîtres, les amis photographes, connus personnellement ou pas, et les élèves à qui communiquer l'intérêt et l'exigence pour la photographie. Et aussi les peintres, ces autres rêveurs, cousins des premiers, et dont les tableaux ont une origine encore plus mystérieuse.
     Le sens supplémentaire qui n'a pas d'autre fonction que de percevoir le monde comme une immense réserve d'images demande à être transmis. Il ne peut que le savoir, lui dont les influences, de Steichen à Penn et de Adget ou Sudek à Sieff, l'accompagnent comme d'autres un air de musique familier, renouvelant sans cesse son enthousiasme, et le poussent à le communiquer avec une générosité pléthorique à tous ceux qui sont prêts à lui prêter l'oreille.
                                             Vincent Buard

Une visite de l'expo vue par Gilles